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 Sax Alto (PV)

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ð Coleman Masskie ð
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Coleman Masskie


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MessageSujet: Sax Alto (PV)   Sax Alto (PV) Icon_minitimeVen 24 Fév - 5:32

Le soir tombait sur Twilight Suburb, les nouvelles cahutes en papier goudronnée qu’on avait érigé après l’explosion de la métasphère avaient chacune leurs chèvres et leurs poulets derrière leurs clôtures et leurs barbelés. A cause de la quarantaine, la nourriture ne rentrait plus dans Casinopolis et il les gens devaient trouver d’autres moyens de subsister, surtout dans ce quartier qui manquait de tout.

Glouton rodait.

Il vit un chapelet de lumières rouges qui clignotaient autours de la porte d’un bâtiment en stuc qui faisait le coin de la rue. Il se tapie dans l’ombre et observa l’endroit qui n’était autre que l’entrée du Red Crow. Il vit un groupe de gens pénétrer dans le night-club par la porte éclairée de rouge.

Coleman entendit la musique qui venait de l’intérieur lorsque la porte s’ouvrit. Il traversa le trottoir et s’approcha à son tour du Crow. Le videur était un noir gigantesque vêtu d’une chemise flottante rouge. Il commença par lui barrer le chemin avant de se reculer effrayé par la carrure de Masskie qui était encore plus monumentale que la sienne. Exceptés de petites lampes rouges et les néons du bar, le rade était plongé dans l’obscurité. Les gens étaient assis à des tables qui faisaient face à la scène et à un groupe de musiciens éclairés en arrière-plan par d’autres lumières rouges. : Des clignotants recouverts de cellophane. Les trompette, bassiste, batteur, piano et trombone portaient des chemises flottantes rouges eux aussi. Coleman observa le sax alto avec une envie dévorante, il voulait son instrument pour remplacer le sien qui avait disparu avec l’explosion de la métasphère de la même façon qu’elle avait rasé sa maison désormais no man’s land dans le ground zero de Twilight Suburb. La vue du sax éclairé par une ampoule rouge clignotante fêlée fit frémir Coleman.

Il se déplaça discrètement vers le mur latéral de gauche, tête baissée pour que les gens ne remarquent pas la muselière sur son visage et ne créer un esclandre par la crainte qu’il engendrait. Il remonta vers l’estrade des musiciens. Arrivé presque au bord de la scène, les musiciens cessèrent de jouer. Coleman eut la brève vision de lui en train de couiner dans son sax alto, en train de racler, corner, aboyer, grogner, crisser, comme un Glouton. Il pensa à son animal fétiche ne train de déchirer les chairs en mesure pour se nourrir. Le public se rua vers l’estrade de l’orchestre en applaudissant.

Masskie s’enfonça au milieu de la mêlée en bousculant les gens. Certains surprit et effaré par le colosse au visage affreux poussèrent des cris. Le sax alto vit que l’inquiétant individu se dirigeait droit vers lui. Il prit la fuite en s’enfuyant vers le bar, brandissant son instrument de musique au-dessus de sa tête pour avancer plus facilement dans la foule. Coleman se mit à bousculer tout le monde, jouant du poing, du bras, des coudes et des genoux pour avancer en brutalisant et bousculant les clients dunight-club. Il arriva devant la porte à côté du bar par laquelle sa proie s’était enfuit. Il pénétra dans un couloir en lino nauséabond et se mit à poursuivre l’infortuné musicien. Il lui sauta dessus et l’aplatit comme un joueur de football américain. Le musicien hurla de terreur en voyant face à son visage le gros râtelier horrible munis de crocs de Coleman. Il lui arracha le nez d’un coup de dent, il l’enserra dans ses bras comme un animal affamé de sang et chercha la gorge. Sa tête se rassasia jusqu’à être recouverte de sang.

Il retourna dans le hall du Red Crow et monta sur scène. Les gens apeurés par son allure fuyaient à toute jambe. Coleman s’assit en tailleur et commença à jouer du sax au milieu de l’endroit désormais vide et jonchés de tables et de chaises renversés. Il ne se rendit même pas compte que les gens étaient partis. Il se lança dans ses crissements de bruits et de notes confuses qui n’étaient bonne qu’à ses oreilles.
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ð Lawrence Warke ð
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MessageSujet: Re: Sax Alto (PV)   Sax Alto (PV) Icon_minitimeSam 25 Fév - 8:27

[HRP]Désolé... C'est presque trop long. Pour un premier post, j'y suis pas allé de main-morte Razz [/HRP]

¤ Plus qu'à dépasser Pandemonium Halo et je pourrais enfin m'affaler sur mon lit ! ¤

La journée s'était étirée à l'infini, pour Lawrence, ressemblant à une succession de sprints affreusement longs, sans le moindre temps mort. Depuis que la ville se trouvait verrouillée de l'intérieur par des barrages impénétrables, Casinospolis ne passait plus une heure sans connaître un incendie criminel, ou un carambolage provoqué. Dans chaque quartier, le scénario vu à Empire City puis à New Marais réitérait les mêmes péripéties : une métasphère explosait, des gens mourraient et d'autres en ressortaient dotés de dons surhumains. Puis, ni une ni deux, les nouveaux Porteurs s'empressaient d'aller jouer les apprentis sorciers dans les rues, provoquant une pagaille de tous les diables au sein d'une cité déjà agonisante. La perle du Nevada, comme on la surnommait autrefois, asphyxiait, car coupée de tout contact avec la civilisation extérieure. Les vivres, les médicaments, les pièces détachées, l'essence, … Tout manquait, et la dernière chose dont les habitants avaient besoin, c'était que des monstres de foire réduisent en miette le peu qu'il leur restait en jetant des boules de feu à l'aveuglette, ou en vaporisant les réserves d'eau potable. En tant que chef de caserne, Lawrence dépensait toute son énergie à répartir les maigres effectifs dont il disposait dans le Twilight Suburb, le quartier le plus affecté par les événements. Obligé d'être au four et au moulin, le père de famille participait à autant d'interventions que possible, tout en se tenant informé de tout nouvel incident réclamant l'aide des pompiers. Mais même en ne dormant que cinq heures (les bons jours), les choses continuaient de se dégrader.

¤ Bordel ! A quoi est-ce qu'ils peuvent bien penser, ceux-là ? ¤ Se scandalisa le soldat du feu tandis qu'il rentrait chez lui, en assistant à une énième mise à sac de devanture.

Un blouson épais en cuir dont la doublure tenait chaud sur le dos, il poursuivit sa route en rentrant la tête dans les épaules et les mains dans ses poches. Assister à un vol qualifié le révoltait, mais quand les coupables se trouvaient être cinq voyous armés de masses et de couteaux, il préférait faire profil bas. Qu'on le laisse se reposer un peu incarnait son unique exigence, à présent. S'interposer ne lui aurait apporté que des bleus et des coupures, et n'aurait pas aidé les mentalités à évoluer. En reportant son attention sur son côté du trottoir, le trentenaire croisa plusieurs personnes se dépêchant de rentrer chez elles, ou du moins de regagner l'abri de fortune qui leur tenait lieu de maison. A cause de l'inefficacité totale des forces de police, il y avait autant de probabilité de se faire agresser de jour que de nuit. La peur primaire du crépuscule s'était évanouie à Casinopolis, remplacée par une angoisse permanente. S'installer dans un bar pour y écluser de la bière, se retrouver dans un groupe et cracher sur les responsables de la quarantaine constituait le loisir numéro un dans l'Est de la ville. A la fois défoulant et sécurisant (les actes de violence dans les bars causaient largement moins de morts, mais survenaient plus souvent), ce rituel connaissant un essor régulier du nombre de ses participants, si bien qu'on ne s'étonnait plus de voir des débits de boisson faire salle comble. L'alcool se troquait contre de l'argent (pour ceux qui en avait encore), des vivres non-périssables ou des services.

Le pompier solitaire inspira l'air nauséabond qui flottait continuellement depuis qu'une douche était devenu un luxe interdit, évitant d'une embardée un vieillard affalé sur l'asphalte, une bouteille vide à la main. Il tardait à l'afro-américain de pouvoir appeler Jenny, d'entendre sa voix et de parler à ses filles. Malheureusement, on n'autorisait les appels téléphoniques qu'une fois par semaine pour les pompiers assermentés (une forme de privilège offert à la profession en récompense de leurs efforts), et on suivait tacitement la règle du "chacun son tour". Lawrence savait qu'il lui faudrait attendre quatre semaines avant d'espérer discuter avec sa fiancée, une éternité en d'autres mots. Néanmoins, cette petite perspective l'aidait à se lever le matin, et à poursuivre son travail en dépit des difficultés. Des hurlements tout proches retentirent. S'immobilisant, le sauveteur tendit l'oreille, essayant de repérer la provenance des cris. Un flux sortant d'une foule disparate l'aiguillonna vers le Red Crow, un lieu de perdition pour ceux qui aimaient vider des verres sur fond musical. La scène accueillait chaque soir un artiste différent, si bien que la plupart des styles s'y trouvaient représentés.


¤ Sauf que ce soir, la représentation devait être sacrément mauvaise, pour effrayer la foule... ¤ Ironisa l'observateur en restant à distance, hésitant quant à la marche à suivre. Les pleurs d'un homme traversèrent l'air vicié de l'avenue pour provoquer un déclic chez le combattant du feu.

« Il s'est jeté sur lui comme une bête ! J'ai rien pu faire... » Se justifia l'anonyme musicien, sa guitare en bandoulière.

Réalisant qu'une vie humaine se trouvait menacée, Lawrence oublia temporairement toute prudence, et remonta à contre-courant le geyser de clients qui fuyaient le Red Crow, utilisant ses mains pour dévier la course de certains hors de son chemin. Les éclairages rubis de l'enseigne lui donnèrent mal à la tête, et il se protégea les rétines en levant un bras. L'entrée principale devait donner directement dans la grande salle, et abritait (si l'on se fiait aux multiples témoignages des déserteurs) un personnage violent.


¤ Ouais... Donc, on va éviter la porte principale. ¤ Déduisit le barbu en commençant à longer la propriété en espérant trouver une sortie de secours non-verrouillée.

L'arrière du bar ne disposait plus du moindre éclairage depuis qu'une surcharge avait fait griller l'ampoule murale. A tâtons, redoutant de se retrouver nez à nez avec un tueur, le responsable de caserne s'enfonça dans les ténèbres d'une coursive parsemée de détritus. La senteur douceâtre et écœurante de décomposition qui y régnait le motiva à accélérer ses fouilles, jusqu'à ce que par hasard, ses doigts fermes deviennent la forme d'une poignée glissante. Délicatement, en essayant de faire le moins de bruit, le courageux pompier tira sur le battant, révélant une réserve qui devait avoir connu des jours meilleurs. Presque moins éclairé que l'extérieur, la pièce parut déserte. D'une enjambée glissée, Lawrence se coula dans l'arrière-salle, refermant la porte dans son dos. Comme dans les films, il attendit en comptant mentalement jusqu'à vingt avant de se remettre à bouger, et distingua peu à peu une faible mélodie aux accents cuivrés. Perplexe, il se demanda si on avait mit en marche une chaîne stéréo, puis se souvint que les chaînes stéréos fonctionnelles relevaient de l'ordre de la légende, à Casinopolis. Accroupi, l'infiltré se laissa guider par une raie de lumière filtrant de sous une porte pour atteindre un couloir décoré de moquette, refermant une fois de plus la porte, avant de baisser les yeux. Sur un cadavre frais.


¤ Putain de merde ! ¤ Jura silencieusement l'homme en découvrant le charnier, bondissant en arrière comme si ses pieds contenaient des ressorts.

Le cœur battant la chamade, des pulsations rapides de sang résonnant dans ses oreilles, le père de famille colla une main devant sa bouche et déglutit péniblement. Les cadavres, on en voyait sur les théâtres d'incendies. Souvent, ils n'en restait pas grand-chose, mais une fois ou deux, on exhumait de sous des décombres un corps partiellement carbonisé, dont l'apparence vous retournait littéralement l'estomac. Mais jamais Lawrence n'en avait trouvé un qui gargouille encore.


¤ T'as pas le choix, mon gars ! Maintenant que tu es là, faut que t'aillse l'aider. Il est salement amoché, mais les blessures n'ont pas l'air trop profondes. Avec l'assistance appropriée, il pourrait s'en sortir. Allez ! Il compte sur toi ! ¤ Se motiva le soldat du feu en pliant les genoux pour ramper à proximité du blessé.

Ce dernier l'étudiait avec un regard embué, laiteux. Sa cage thoracique se soulevait faiblement, comme si sur son abdomen reposait un lourd sac de sable. La mare de sang qui imprégnait les vêtements du pauvre homme n'avait pas commencée à coaguler, ce qui constituait un indicateur rassurant. L'attaque datait de quelques minutes.
Le trentenaire se positionna à la périphérie du blessé, évitant autant que possible de se tâcher de sang. Par des gestes précis, il tâta le pouls de son patient, lui murmurant quelques mots pour voir si ce dernier était toujours conscient. Puis une grosse bulle se forma à l'embouchure des lèvres du moribond, qui expira sourdement une dernière fois. La bulle éclata, souillant la bouche du défunt. Impuissant, son médecin d'infortune repéra une énorme plaie qui béait, à la base du cou, et dont il avait mésestimé l'étendue. Tête basse, Lawrence ferma les paupières de cet inconnu, avant de s'adosser au mur. Il se sentit soudain très inutile, et triste. Le solo de saxophone qui filtrait de la salle n'arrangea rien à son humeur.


¤ Mais nom de Dieu, quand est-ce que tout ça va s'arrêter ? Pourquoi donc les hommes deviennent-ils des bouchers dès lors qu'on les parque ensembles ? Ne sommes-nous rien d'autre que des animaux ? Les vies que je contribue à sauver s'achèveront-elles toutes aussi stupidement que ça ? Alors à quoi bon les tirer d'un incendie ou d'une noyade, si leur sort doit être plus pénible, et aussi dénué de sens ? ¤

L'odeur de métal environnante fit monter les larmes aux yeux à Lawrence, qui se fit violence pour ne pas pleurer devant un tel gâchis. La tête vide, il resta là, simplement adossé, tête basse, à écouter les notes sortir. Une partie de lui essaya de reconnaître l'air joué, sans succès.

Les secondes, puis les minutes défilèrent, sans que le sauveteur ne trouve la motivation pour se relever. Il n'avait envie de rien, aurait voulu rester pour toujours dans cet état de passivité reposante, loin de l'appel du devoir, loin du spectacle de la folie humaine. Peu à peu, les raisons de sa présence dans le Red Crow s’effacèrent de sa mémoire, facilitées en cela par la fatigue.


¤ 'Faut que je rentre... Que j'essaie de dormir un peu. ¤ Résolut le chef de caserne en se remettant sur pied après s'être administré une gifle mentale.

Comme dans un rêve, il traversa le couloir, ne percevant que distraitement la mélodie dont le volume croissait. Une main glissant sur le papier peint usé, Lawrence fit jouer la poignée, débouchant dans la salle du bar.

Une silhouette massive.

Électrochoc.

Le pompier referme la porte, les dents serrées, en priant pour que celle-ci ne le trahisse pas en grinçant. Une fois dissimulé par le rectangle de bois, il se passe une main sur le visage, maintenant ses doigts au niveau de sa bouche comme un filtre anti-bêtise. Bon Dieu, qu'il était con !


¤ C'était quoi, ça ? Un Hannibal Lecter mélomane ? ¤

Bien que la scène ne lui soit apparue que d'infimes secondes, le témoin involontaire eut le temps d'y apercevoir un homme, et d'en mémoriser l'apparence (qui lui sauta au visage, pour ainsi dire). Assis en tailleur, un genre de grand saxophone entre les mains, et une muselière devant le visage il avait le crâne parfaitement rasé. Au bas mot, il dépassait d'une bonne tête l'afro-américain, et d'imposants muscles roulaient sous l'étoffe de ses vêtements, trahissant une force physique très respectable. Pour ajouter une note de morbide à l'apparition, un liquide épais et rougeâtre tapissait le grillage buccale de ce show-man dégénéré, prouvant qu'il avait bien tué sa victime (sa proie ?) avec les dents.

¤ Sors de là, mec, dégage d'ici en vitesse, ou tu vas te faire bouffer toi aussi. ¤ Redouta Lawrence Warke en sentant sa vessie faire un grand huit.

Sans prévenir, la musique s'arrêta.

Pas bon.

Paniqué, le pompier se demanda si il valait mieux essayer de sortir par où il était venu, ou partir du principe que le sociopathe s'était lassé de son instrument, et avait quitté la salle pour de bon. Sauf qu'aucun cri ne résonnait dans le silence nocturne, ce qui contre-disant la seconde hypothèse. Pour autant, fallait-il croire que le mangeur d'homme passait son temps à terroriser son prochain ? Difficile de se prononcer... Et du choix de son itinéraire dépendait peut-être la survie du barbu. Ce dilemme fut, hélas, vite réglé lorsqu'il constata que la porte menant à la réserve ne s'ouvrait que de l'extérieur. Le propriétaire devait avoir l'habitude de l'accoler à la chambranle sans la fermer, chose que le visiteur impromptu ne savait pas. En se mordant les lèvres, le secouriste, prit au piège, entrebâilla très très lentement la porte.

Oups ! Le colosse au râtelier facial n'était plus en vue.
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MessageSujet: Re: Sax Alto (PV)   Sax Alto (PV) Icon_minitimeSam 25 Fév - 10:36

Coleman crachait dans son sax, il fermait les yeux et se laissait bercer par son propre souffle qui sortait de l’instrument des bruits douteux et peu mélodieux mais qui à ses oreilles imitaient à la perfection les mugissements des Gloutons. Parfaitement à son aise il laissa ses pensées s’égarer ailleurs et pour la première fois, il se remémora les heures avant l’explosion de la métasphère, à cause du choc du désastre, il en avait quelque peu oublié ce qui s’était passé avant l’hécatombe dans Twilight Suburb.

24 heures avant l’explosion de la métasphère.

Masskie marchait dans la rue, il passa devant un bâtiment scolaire, des écolières étaient plantés devant les portes. Une gamine était en pleurs, une autre tripotait un crucifix. Il croisa d’autres gens, ils avaient l’air effondré. Des yeux rouges, des sanglots, des femmes avec des kleenex. Des gamins passèrent en courant. Ils jouaient aux super-héros qui affrontent des super-méchants, ils faisaient semblant de se balancer des super-pouvoirs à la figure. Ils rigolaient.

Coleman s’approcha de l’un des shérifs du comté de Clark en pleine patrouille (ils avaient le droit de patrouiller dans la juridiction de la police de Casinopolis). Il était grand et corpulent, il portait un stetson, de grandes bottes et un 45 à crosse de nacre dans son étui. Le shérif chiquait du tabac. Une femme passa près d’eux en sanglotant. Coleman demanda au shérif ce qui se passait, il lui répondit:

« La nouvelle vient de tomber aux infos, New Marais a été anéantit, la bête n’a pas été stoppée, elle vient de reprendre sa route. »

La plupart des magasins avaient fermé de bonne heure. Les drapeaux de l’état du Nevada étaient en berne. Le shérif mâchait du tabac Red Man, il cracha son jus de chique aux pieds de Masskie. Des coups de feu éclatèrent dans Twilight Suburb, se superposant comme des feux d’artifices. Le shérif commenta :

« Y’a des gens qui sont pas si tristes que ça. Avec tout ce bordel, certains vont tenter de faire une milice qui imposera l’ordre en ville comme ils avaient fait à New Marais. »

Il cracha son jus de chique sur une affiche promotionnelle du Casino Olympus Theater. Un coup de feu éclata tout près. Coleman sursauta et se retourna brusquement.

« Faut pas être nerveux comme ça mon vieux. »

Il désigna l’affiche du casino du doigt :

« Je suis allé pas mal de fois dans celui-là, le désastre. En fait j’ai une sacrée ardoise là-bas en ce moment même. »

Masskie se rendit ensuite à l’Olympus Theater sur le Strip, il avait envie de voir l’affichage des attractions musicales de la semaine suivante même s’ils ne pouvaient pas s’y payer un billet d’entrée. Le hall de l’hôtel-casino était luxueux. Les tapis étaient épais. Les gens tendaient les bras vers les télés dans le hall d’accueil. Regardez ! Regardez ! Regardez ! New Marais est en cendre ! On l’a anéantit ! Les gens se mettaient à parler. Des inconnus réconfortaient des inconnus. La réception était submergée par les arrivants, un monde fou dans l’un des bars du casino, impossible de s’assoir. Il y avait une télé sur une étagère. Un barman monta le son. Masskie la regarda. Les gens jacassaient. L’image sautait. Elle se stabilisa. Le son crachait des parasites. Les journalistes qui avaient filmé les décombres de New Marais le faisaient avec un matériel endommagé. La confusion régnait sur l’écran. Des mots : « …la Bête… » ; « …invincible… » ; « …a repris sa route vers l’ouest des USA… ». Le bruit était pénible. Un homme leva son verre.

« Ce gars-là, le chef de leur milice, Bertrand, on aurait dû lui donner une médaille. »


Coleman sortit brusquement de sa torpeur et cessa de jouer. Il avait perçu un mouvement, sentit une odeur. Il se redressa aux aguets et posa délicatement son Sax Alto. Lorsque le dernier arrivé dans le Red Crow entrouvrit la porte pour jeter un coup d’œil, Masskie qui s’était dissimulé près du bar, l’attrapa par le col de sa veste et le souleva fermement. De son autre main, il lui empoigna le cou et rapprocha la tête du pompier de son propre visage. A moins de 5 cm de son râtelier arrosé d’hémoglobine, il avait toute l’occasion de sentir l’odeur lourde et cuivré du sang de sa précédente victime. Coleman lui parla d’une voix de basse assez sonore et grondante.

« Tu viens assister au spectacle ? Tu es client ? L’orchestre est partis, mais tu as de la chance, je suis musicien. »

Glouton toujours en le soulevant du sol, amena le pompier juste devant l’estrade, releva une chaise et l’installa dessus. Puis il se mit à applaudir des deux mains de façon très sonore en direction de la scène pour imiter les gens en train de saluer l’orchestre avant qu’ils ne démarrent leur numéro. Ensuite Glouton monta sur scène et récupéra le Saxophone qu’il serra contre lui et cajola, cherchant à imiter la posture de l’un des participant de la comédie musicale de Karen Hilscher qui avait été mis en vedette au Kennedy’s Palace l’an dernier. Coleman n’avait pas pu voir le spectacle vu le prix de l’entrée, mais il avait gardé une affiche promotionnelle dans sa maison (avant que celle-ci ne soit soufflé par l’explosion de la métasphère). Ensuite il avisa toute la salle du regard en glissant ses doigts sur toutes les touches du sax. Comme tout à l’heure, il ne semblait pas prêter attention au fait qu’il n’y avait personne pour assister à son show mis à part le pompier qui avait eu le malheur de pénétrer ici. Coleman agita sa main paume en l’air pour saluer la foule imaginaire et imiter ainsi un jazzman qu’il avait vu en photo dans un journal. Puis sous les yeux de Lawrence Warke, il échangea des tapes dans le dos imaginaire avec les musiciens imaginaire de son orchestre. Il se dirigea d’abord vers le piano et fit quelques notes maladroites (obligatoire car il devait d’abord offrir à la trompette une mélodie bondissante). Puis il saisit la trompette au sol et souffla brièvement dedans. Ensuite, il tapa de ses mains sur les percussions de la batterie pour donner le rythme. Enfin, Coleman entra en scène avec son saxophone après cette vaine tentative de remplacer l’intonation de départ des musiciens absents. Son sax se mit à geindre en plaintes rythmées de Glouton. La musique de Coleman se perdit en digression bruyantes. Il se mit à tournoyer avec son sax en faisant semblant de ne pas regarder son unique spectateur et vérifier sa réaction d’amateur musicale face à sa composition. Glouton descendit sur un genou et leva son sax en l’air pour insister sur le bruit.

A la fin de son récital, il posa son sax alto délicatement par terre puis se mit à applaudir pour remplacer l’ovation du public absent. Il sauta de l’estrade et s’assit en tailleur juste en face de Warke avant de lui déclamer avec beaucoup d’enthousiasme :

« Au casino Thunderbird, il y avait plusieurs célébrités qui ont joué avant l’explosion ! Contino Junior, Art et Dottie Dodd. Au casino Riviera, il y avait la Girzlapoppin Revue, le meilleur trombone du monde, Hank Henry le Crooner de Californie. Freddy Bell et les Bellboys s’étaient arrêtés au Casino Taj Mahal. A l’Olympus Theater, il y a eu la grande soirée musicale de the Persian Room, le meilleur Sax Alto du continent, il y avait aussi The sky Room avec ses percussions et ses trompettes qui sont apparu au Kennedy’s Palace. Normalement, avant l’explosion, the top of the trip aurait dû venir à Casinopolis. J’en ai vu aucun, j’avais pas l’argent, c’est réservé aux riches. Mais j’ai toutes les affiches promotionnelles ! Enfin je les avais avant l’explosion. »

Coleman continua sur un ton très fier de lui-même et en pointant son doigt en l’air comme pour souligner quelque chose d’importance il ajouta.

« Et ils jouaient dans des salles luxueuses, ils avaient tout pour eux ! J’aurais pu jouer aussi là-bas, mais ils ne m’ont pas donné ma chance. Les casinos sont injustes, cupides, ignorant, ils seront détruit par la bête lorsqu’elle viendra ici. Et maintenant dis-moi, y’a-t-il encore de la musique dans les casinos maintenant que l’explosion a eu lieu ? Je n’y suis pas retourné depuis.»

Coleman se frotta la muselière du coude par réflexe et fourra ses doigts dans sa bouche en les passant à travers ses crocs pour en ressortir un bout de cartilage humain qu’il avait mâché par inadvertance en mordant la nuque de sa dernière victime.
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MessageSujet: Re: Sax Alto (PV)   Sax Alto (PV) Icon_minitimeSam 25 Fév - 23:13

¤ Où est-il passé ? ¤ Furent les seules pensées qui traversèrent l'esprit du malchanceux en blouson avant d'une tenaille de fer organique ne vienne se refermer sur son col.

Lawrence sentit soudainement ses pieds ne plus toucher le sol, arrachés à la gravité terrestre par une patte d'ours humanoïde. Pris par surprise, il ne songea pas un instant à se débattre, surtout que son ravisseur serrait d'une poigne d'acier son cou exposé, menaçant de le briser à la moindre tentative. Forcé de regarder le psychopathe du Red Crow dans les yeux, le trentenaire put s'attarder sur les détails du visage de ce meurtrier sanguinaire, éclairé en contre-plongé par les néons du bar.

Comme il s'en souvenait, son crâne était nu. Parfaitement lisse, sa peau rosâtre se trouvait recouverte sur une large ligne médiane par des lanières en cuir noir retenant une sorte de masque facial. Telle une prothèse improvisée, l'accessoire allongeait les mâchoires de son utilisateur, en garnissant son "museau" de crocs (qui pouvaient tout aussi bien être factices que réels...). Deux yeux d'une noirceur infinie le regardaient avec curiosité, comme un renard observerait une voiture. L'haleine qui s'échappait de la bouche de ce tueur charriait des relents pestilentiels à mi-chemin entre le vomi et une fosse sceptique, cependant on y distinguait, pour peu d'y prêter attention, des fragrances récentes de sang, d'alcool frelaté et de viande. Bien que coutumier de la puanteur de la sueur et de l'urine, le chef de caserne dut se retenir pour ne pas grimacer lorsqu'une voix cave, grognée plus qu'articulée, lui souffla :


« Tu viens assister au spectacle ? Tu es client ? L’orchestre est parti, mais tu as de la chance, je suis musicien. »

Cherchant avant tout à inhaler de l'oxygène au travers de son larynx comprimé, Lawrence demeura interdit, ne sachant trop quelle réponse conviendrait à son vis-à-vis susceptible de lui dévorer les entrailles à la plus petite contrariété. Tenant à bout de bras le père de famille comme s'il eût été un manche à balais, le colosse transporta son colis vivant jusqu'au devant de la scène déserte, où il l'installa sur un siège en bon état. De nouveau inféodé aux lois de l'attraction universel, le secouriste noir vérifia qu'il pesait toujours quatre-vingt dix kilos, tout en se massant la gorge précautionneusement. L'homme disposait d'une force peu commune, même pour un bulldozer body-buildé...

¤ Et après ? Je vais devoir jouer les bons publics tandis que l'autre brute se donnera en spectacle ? Si je fais semblant d'adorer ce qu'il fait, me laissera-t-il partir, ou me tuera-t-il quand même ? ¤ Rumina sombrement l'unique membre de l'auditoire, dont les espoirs de se tirer indemne de ce mauvais pas fondaient à vue d’œil. L'heure n'était plus à l'escamotage, mais à la survie. Certes, il ne pouvait plus fausser compagnie à l'anthropophage, mais on pouvait encore imaginer qu'à force d'ingéniosité, le soldat du feu ressortirait du Red Crow choqué, mais en un seul morceau.

Pire qu'un enfant cherchant à imiter les héros qu'il adulait, le boucher au saxophone se mit frénétiquement à faire l'homme-orchestre, gesticulant, alternant à une cadence chaotique les instruments dont il ne savait apparemment pas jouer, produisant sans vergogne un gruau sonore irritant pour le tympan et nuisible pour l'esprit. Car au-delà de la banale cacophonie d'un dément s'amusant à imiter tout une troupe de musiciens, il y avait dans le comportement anarchique et débridé du soliste mimant l'ubiquité une déferlante sous-jacente de folie, d'insanité, qui suintait de sa personne. Assis contre son gré à sa place, Lawrence redouta, en assistant à cette première du musée des horreurs, de se retrouver emporté dans la sarabande psychédélique de son ravisseur. Pire qu'un gaz neurotoxique, la folie émanant du Glouton finissait par contaminer même le plus réticent, tant cette débauche artistique mettait à mal les fondements de la logique. Comble de l'ironie : si d'aventure le chef de caserne avait eu le malheur de détourner son attention de la scène, rien qu'une seconde, son sort aurait été scellé. Persuadé de devoir flatter l'ego du psychopathe au crâne rasé, l'afro-américain s'obligea à ne pas perdre une miette du spectacle, bloquant ses traits pour ne pas afficher la moindre grimace de dégoût. C'est avec une joie non-feinte qu'il se joignit aux applaudissements de l'artiste, lorsque ce dernier acheva son show sur un solo de sax alto.


¤ Merci beaucoup Seigneur ! J'ai cru sombrer dans la démence... Mais c'est terminé. Peut-être qu'il va me laisser m'en aller, maintenant qu'il a eu ce qu'il voulait ? ¤ Osa avancer le survivant barbu, ses yeux noirs examinant prudemment l'expression du soliste.

L'intéressé, visiblement heureux de s'être trouvé un admirateur, s'installa jambes pliées à moins d'un mètre de Lawrence, qui redouta le pire. Et en effet, ce fut pire. Alors qu'il venait de se vider les poumons en soufflant à pleine puissance dans une cohorte d'instruments cuivrés, le mangeur de chair humaine trouva dans ses bronches encore assez d'air pour se lancer dans un babillage confus qui embourba les pensées du combattant du feu. Fronçant les sourcils pour maintenir sa concentration, le trentenaire s'efforça, sans succès, de suivre le cheminement tortueux et saccadé des explications de son interlocuteur. De l'avalanche de paroles, il ne retint que le thème principal : les musiciens célèbres ayant joué à Casinopolis. Du reste, il se contenta de hocher la tête à intervalle régulier, sans savoir ce qu'il approuvait. Finalement, comme un jet d'eau dont on coupait l'alimentation, le débit du colosse muselé commença à ralentir, permettant au père de famille d''en isoler des phrases qui ressemblaient à des planches de salut.


« Et maintenant dis-moi, y’a-t-il encore de la musique dans les casinos maintenant que l’explosion a eu lieu ? Je n’y suis pas retourné depuis.»

Contenant le tremblement qui agitait ses doigts et ses jambes, le pompier toussa en voulant prendre la parole pour répondre. Plus précisément, ses mots s'étranglèrent brusquement dans sa gorge, devenant un gémissement écœuré au moment où le mélomane extirpa un reste de son dernier repas de sa gueule animale. Réagissant promptement pour éviter de froisser son vis-à-vis, Lawrence fit mine d'être pris d'une quinte de toux, et camoufla l'onomatopée au sein d'une série de toussotements secs.

" Pour ce qui est des casinos, j'suis loin d'être le mieux placé pour en parler... Je n'y suis jamais entré. Confia-t-il d'un air contrit, en enfonçant son cou dans ses épaules. En réutilisant les paroles de l'instable joueur de saxophone, le chef de caserne expliqua d'une voix sombre Ma femme et moi, on ne roulait déjà pas sur l'or, avant l'explosion. Prit dans ses souvenirs, l'afro-américain oublia transitoirement qu'il s'adressait à un meurtrier patenté, et se détendit un peu. Ses doigts grattèrent les écailles de peinture craquelées sur sa chaise. Moi non plus, je ne porte pas les sales types du casino... Comment est-ce qu'ils se font appeler, maintenant ? Ah oui, le Syndicat. Je ne les porte pas dans mon cœur. Ces mecs s'engraissent en siphonnant le salaire des joueurs, sans leur laisser la moindre chance de repartir plus riche qu'à leur arrivée. Encore maintenant, ce sont eux qui font la loi... Et ça ne m'étonnerait pas qu'ils se soient gardé des musiciens pour se divertir. "

A ce stade, le trentenaire marié ne cherchait plus à trouver un moyen de quitter le Red Crow. Il ne mentait plus à son interlocuteur dans l'espoir de susciter sa compassion ou son empathie. Une rancœur amer et poisseuse lui monta à la bouche, et c'est d'un timbre vindicatif qu'il souhaita :

" Je suis pas du genre à vouloir la mort de qui que ce soit, sur cette Terre. Mais s'il en a bien qui mériteraient que la Bête de New Marais leur tombe sur le râble, c'est bien ces sales suceurs de moelle du Syndicat ! "

Peut-être était le désir d'apaiser le psychopathe pour s'assurer de rester en vie, ou peut-être était-ce l'atmosphère lourdement imprégnée de mort qui planait sur le bar, mais sans qu'il s'en rende vraiment compte, le secouriste relativisa la porté du crime commis par le showman masqué au regard des tragédie que la soif d'argent avait conduit les patrons de casinos à provoquer. Sournoisement, les pulsions bestiales du Glouton s'insinuèrent dans l'esprit pourtant miséricordieux de son orateur, qui ne voyait plus l'anthropophage comme un assassin primaire, mais davantage comme un citoyen affamé et réduit aux pires bassesses pour survivre. Suivant cet élan de sympathie, le trentenaire tendit ne paume amical, se présentant d'un faible sourire :

" Au fait, j'm'appelle Lawrence. Lawrence Warke. "
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MessageSujet: Re: Sax Alto (PV)   Sax Alto (PV) Icon_minitimeDim 26 Fév - 2:22

" Au fait, j'm'appelle Lawrence. Lawrence Warke. "

Coleman observa sa main avec curiosité et tendit son museau artificiel vers le membre qui était tendus vers lui. Il lui renifla sa main et se redressa avant de se présenter à son tour en disant le plus sérieusement du monde :

« Glouton. »

Il avait écouté attentivement les paroles de Warke tout en fronçant les sourcils et il lui était apparu comme un homme raisonnable qui en savait plus sur la ville que lui-même probablement. Aussi il lui posa la question qu’il n’avait encore posée à personne et qui l’obsédait depuis le début de la quarantaine :

« Est-ce que tu sais qui est-ce qui a fait exploser la bombe dans Twilight Suburb et pourquoi ? »

Il n’était pas venus à l’esprit de Masskie que c’était ceux qui avaient fait la même chose à Empire City qui étaient responsables de la dévastation de sa maison désormais tas de cendres dans le Ground Zero. Il était un peu lent d’esprit et sa vision du monde n’allait pas plus loin que Casinopolis, il n’avait jamais quitté la ville si ce n’est pour se rendre dans le désert de Mojaves afin de jouer du saxo pour les coyotes.

« Il faut que je le découvre, c’est important, ils ont tué mes petits. »

Coleman fouilla dans l’une des poches de son pantalon et en sortit une vieille photo jauni qu’il tendit à Lawrence. On y voyait Masskie avant l’explosion, un sax alto autour du cou, les mains sur les hanches, en train de poser tout sourire devant les cages remplient de Glouton. Masskie était très maigre sur la photo, il était efflanqué et vulnérable. Méconnaissable par rapport à son allure actuelle. C’était l’explosion de la métasphère qui lui avait donné ce physique colossal peu commun. Elle lui avait donné les capacités de prédateurs et le physique robuste des gloutons, tout comme leur mâchoire infernale et leur appétit affreux. C’est avec les larmes aux yeux que Coleman évoqua ses souvenirs d’avant l’explosion à Lawrence :

« Il avait un éleveur de chiens dans Ground Zero près de chez moi, il avait aussi des belettes, des loutres, des furets et des gloutons. Il avait une maison victorienne, la seule de Casinopolis qui était entre des terrains vagues. Il y avait toujours des jappements d’animaux. Il y avait autours pleins de bâtisses grillagés avec toits en tôle. A chaque fois que je m’approchais, j’entendais leurs jappements, leurs grondements, ils savaient que c’était moi qui venais les voir ! »

Masskie eut du mal à masquer ses sanglots dans sa grosse voix de basse et il portait ses mains sur sa vaste poitrine pour se désigner.

« Mes gloutons jaillissaient comme des coups de fouet pour venir s’écraser contre les grillages à l’avant de leurs tanières. M’appelant comme si j’étais un des leurs, le carnivore le plus insatiable de toute la terre. Quand je m’accroupissais au sol et regardais le nez contre le grillage, ces belles créatures tournaient en rond et montraient les dents au mur, leurs crocs luisaient, leurs griffes raclaient le sol. On aurait dit des muscles lovés sur eux même qui se lovaient encore et encore avant de se détendre pour tuer. Il y avait dans l’Idaho des gloutons qui avaient pris goût à la viande de daim, ils se cachaient dans les arbres et jetaient des petits morceaux d’écorces pour attirer le daim vers eux avant de lui sauter sur le dos et de lui arracher la jugulaire jusqu’à la trachée. Une fois qu’ils ont reniflé l’odeur du sang, il n’y a plus moyen de les arrêter. Il y a des gloutons qui traquent les cougars blessés au cours de bagarres au moment du rut, ils les attaquent par derrière crocs en avant, leurs arrachent quelques lambeaux de chair et s’enfuient, un petit bout de viande par-ci, un petit bout de viande par-là, jusqu’à ce que le cougar soit presque saigné à blanc. Lorsque l’animal est presque mort, le glouton attaque de face, il lui arrache les yeux à coup de griffe et les avales comme des boules de gommes. »

Coleman rangea sa photo dans sa poche et cracha :

« Celui qui a fait exploser la métasphère doit payer, je le dévorerais, ce sera le soir du grand festin. Je dois apprendre qui est responsable. Je vengerais mes gloutons. »

Il se mit sur ses deux pieds brusquement et tendit sa tête vers la porte comme s’il avait senti un mouvement imperceptible ou entendus un bruit sourd. Aux aguets comme un prédateur, il attrapa Lawrence en entourant son gros bras autours de son torse et le souleva d’un seul geste. Il courut avec son infortuné paquet jusqu’à la porte du Red Crow qu’il enfonça d’un coup de pied. Sur le parking il y avait une voiture qui venait juste de se garer. Deux hommes en sortirent, des porteurs, des rodeurs. Coleman les reconnus et se tranquillisa. Il relâcha Lawrence. Il s’avança vers les deux hommes du groupe de Casinopolis auquel il appartenait, ils avaient l’air surprit de le voir.

« Glouton ? Mais qu’est-ce que tu fais ici ? On est venus aussitôt lorsque des gens effrayés sont venus nous dire qu’un fou avait tué quelqu’un ici, ce n’est quand même pas toi qui a… »

« Mangé ? »

« Euh…oui »

« Si c’est moi. »

Coleman s’approcha de la voiture en captant une odeur de pizza, il passa son râtelier muselière sur la carlingue du véhicule pour renifler. La banquette arrière des rodeurs était bourrée de packs de bière et de pizzas. Grâce à un entrepôt de produits surgelés et une usine de conditionnement alimentaire qui n’avaient pas été endommagé par l’explosion de la métasphère, on en trouvait encore en très grand nombre dans la ville. Masskie se faufila sur la banquette arrière, la voiture pencha sous son poids. Il engloutit toutes les pizzas et s’en bâfra en laissant des rondelles de chorizo sur sa muselière. Il transforma sa banquette arrière en auge de ménagerie.

« Qu’est-ce que tu fous ! Sors de ma voiture ! »

Coleman s’agenouilla sur le bitume pour finir de manger, il tâcha son pantalon avec de l’huile à pizza. L’un des rôdeurs maugréa, Coleman gronda derrière son râtelier. Les deux hommes reculèrent avec cet air terrifié que Coleman inspirait.

« C’est bon on a compris Glouton, fait ce que tu veux. »

Ils retournèrent dans leur voiture et s’en allèrent maintenant qu’ils étaient fixés. Ce n’était pas le membre d’une autre faction qui avait fait une intrusion sur leur territoire.
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MessageSujet: Re: Sax Alto (PV)   Sax Alto (PV) Icon_minitimeJeu 8 Mar - 1:09

« Glouton. »

Une expression indécise figea les traits de l'afro-américain lorsqu'il entendit ce patronyme très original lui être présenté comme une identité propre. Ses doigts le démangeaient depuis que le masque de son vis-à-vis en avait doucement gratté la surface palmaire, soufflant sur sa peau une haleine désagréablement chaude. Au moment où l'homme lui avait reniflé la main, Lawrence s'était forcé à conserver son calme et à ne pas éloigner vivement son membre. L'image du bout de chair ressortissant de la gueule du Glouton ne cessait de lui revenir en mémoire.

¤ Ne fais pas de geste brusque... Tiens-toi tranquille, ne l'énerve pas, et il ne t'arrivera rien. Concentres-toi sur... Sur cette affiche, là-bas. ¤

Ainsi donc, le soldat du feu s'était employé à décortiquer un poster d'une marque de bière lui étant inconnue, mais qui avait le mérite de présenter une composition riche, et longue à détailler.
Dès qu'il en eût l'opportunité cependant, le père de famille assis face à un meurtrier de sang froid et saxophoniste amateur ne se fit pas prier pour rapatrier ses doigts encore entiers contre son torse, croisant les bras en tâchant de conserver une attitude d'écoute. En réajustant sa position sur sa chaise, le secouriste se repassa mentalement les consignes à adopter pour rassurer son interlocuteur et prévenir tout risque de bouffée de rage.


¤ Fréquemment lui témoigner son attention par de petits hochements de tête ou des grognements d'approbation ; fixer son regard à hauteur de visage, sans chercher à l'intensifier pour autant ; parler d'une voix calme, en reprenant si possible les termes employés par l'interlocuteur pour montrer que l'on s'intéresse à ses propos... ¤

« Est-ce que tu sais qui est-ce qui a fait exploser la bombe dans Twilight Suburb et pourquoi ? »

Cette phrase, sortit de nulle part, décontenança Lawrence, qui ne s'imaginait pas un psychopathe se soucier d'une question aussi... Normale. Tout le monde se demandait qui avait fait exploser une bombe dans l'Est de Casinopolis, et surtout dans quel but. Le fait que « Glouton » se préoccupe également de l'énigme locale venait contrer la belle théorie du chef de caserne décrivant le colosse mélomane comme un prédateur totalement assujetti à ses plus bas instincts. Les prunelles marrons du pompier se voilèrent, lorsqu'il revécut son arrivée sur Ground Zero. Un charnier apocalyptique, au sens biblique du terme, lui avait littéralement sauté au visage, surchargeant son champs de vision par des images permanentes de morts, de destruction et de chaos. Tout était rouge, noir et gris. Les hurlements se fondaient en une seule oraison funèbre, destinée à tout un quartier de la ville. Il s'était jeté dans les décombres, débordant d'adrénaline et déterminé à ne s'arrêter de secourir les sinistrés qu'une fois que son corps s'écroulerait, foudroyé par l'épuisement. Des heures durant, lui et ses hommes s'étaient échinés à sauvegarder des vies humaines, encaissant chaque découverte morbide comme une claque, ne prêtant aucune seconde attention aux chanceux qui s'en étaient tirés indemnes. Il n'y avait qu'aux blessés que Lawrence s'intéressait, ce jour-là encore plus que d'ordinaire.

" Ma femme avait quitté la ville depuis deux jours lorsque l'explosion a eu lieu. J'ai vu de mes yeux ce désastre, ce cratère fumant et le monde autour, qui sombrait dans la folie, la peur et le chagrin. J'ai vu les morts qui ne cessaient de se multiplier, tandis que les vivants s'amenuisaient. Et la seule chose à laquelle je pouvais penser c'était «Pourquoi ?» "

Le témoin du drame secoua la tête, une expression d'incompréhension peinte sur son faciès intimidant. Ses yeux vinrent chercher le regard de Coleman, et la voix du narrateur trembla.

" Faut-il être complètement fou pour oser commettre une chose aussi inhumaine ? J'sais pas qui a fait ça, mais j'espère qu'il avait une sacrément bonne raison. Parce que sinon...Les personnes responsables seraient vraiment des ordures ! "

Le Porteur aiguillonna fortement la curiosité du soldat de feu en mentionnant des « petits », décédés durant l'explosion de la bombe. Mortifié par une telle nouvelle, le père de famille crut qu'il était question d'enfants. Soudain honteux de n'avoir vu en son voisin qu'une brute stupide et violente, le secouriste comprit que Glouton dissimulait un passé pavé de souffrances. Résidant dans le Twilight Suburb, il avait survécu à un tragique événements, contrairement à sa famille. Brisé, incapable d'admettre que sa vie avait perdu tout son sens, sa psyché s'était peu à peu adaptée aux tourmentes quotidiennes des souvenirs, facilitant l'acceptation en inhibant les fonctions intellectuelles supérieurs. Le musculeux joueur de sax-alto ne se comportait pas comme un sauvage par choix, mais par nécessité. Son esprit se refusait à se rouvrir au monde extérieur, ne voulant plus subir le traumatisme d'autres décès. Se demandant comment il aurait su gérer la perte de ses filles, de ses deux princesses, Lawrence se sentit soudain extrêmement proche du Rôdeur. Une photographie vétuste lui coupa toute envie de verser une larme d'empathie.

Le cliché montrait un gringalet évoquant vaguement le monstre body-buildé auquel le chef de caserne s'adressait actuellement, les muscles en moins. De plus, il manquait cette ombre dans les iris sombres du citoyen de Casinopolis. Une forme de joie enfantine éclairait son visage glabre, le premier plan occupé par une impressionnante collection de gros mammifères à l'allure teigneuse. Incapable de reconnaître l'espèce représenté, le spectateur considéra cependant que son interlocuteur devait avoir un attrait particulier pour ces bêtes. C'est en laissant s’épancher Glouton qu'il saisit l'origine du sobriquet, et réalisa également que sa première impression avait été la bonne : le colosse n'avait pas toute sa tête ! Gêné de devoir assister à un déballage de sentiments aussi poignants, le trentenaire remua sur son siège, n'osant pas se retourner pour voir si des clients revenaient dans le Red Crow.


¤ Pour des gloutons ! Il pleure et regrette des animaux sauvages qu'il admire pour leur férocité et leur totale antipathie du genre humain ! Cet individu est fou à lier ! Il s'identifie à des boules de poils vicieuses, perdant toute considération pour le genre Sapiens, reniant jusqu'à sa propre nature pour se comporter telle le Glouton qu'il idéalise. Autant dire que cet instable meurtrier serait tout à fait capable d'exterminer une dizaine de personnes sans sourciller... ¤

Ce constat, plus qu'alarmant, encouragea Lawrence à fausser compagnie au jazzman improvisé, qui pour sa part termina sa diatribe en jurant de se nourrir des responsables de la destruction du Twilight Suburb, un serment qui en disait long sur la folie qui rongeait ce sociopathe. Incapable de comprendre comment il avait pu se sentir proche d'une telle parodie d'être humain, le pompier parcourut son environnement du regard, cherchant désespérément un moyen de sortir du bar. Son voisin sembla anticiper sur cette résolution, puisqu'il perdit d'un coup toute trace d'expression sur son faciès ornementé de crocs. Ses muscles noués et tendus, pupilles dilatées et jambes légèrement fléchies, l'adorateur des gloutons examina l'entrée principale sans mot dire, respirant aussi silencieusement qu'un mort. Puis, sans signe avant-coureur, et alors que l'autre homme du Red Crow se tournait à demi pour tenter de comprendre la raison d'un tel comportement, Coleman vint enrouler un bras solide au niveau de son abdomen, le soulevant de nouveau. Ce brusque rappel de la force titanesque de l'assassin tétanisa Lawrence, qui ne crut pas bon de supplier la montagne vivante de l'épargner. Ballotté et transporté sans délicatesse aucune, le pompier s'imagina fugacement être un petit soulevé par le col dans la gueule de sa mère. Et il était fort probable que son rude convoyeur pensât à la même image.

La porte d'entrée du débit de boisson déserté jaillit de ses gonds, propulsée par un direct puissant du pied qui l'expédia bruyamment sur la route. Tel un diable sortant de sa boite, Glouton se campa dans l'encadrement, suivant la conduite d'un individu ayant détecté la présence de personnes hostiles. Un mètre plus bas, son colis s'efforçait de décortiquer les bribes d'images qu'il parvenait à capter, déformées et trop floues pour se révéler exploitables par son cerveau. Résigné à adopter un rôle passif, Lawrence attendit qu'on le dépose, ce qui arriva plus vite qu'il ne l'aurait cru.


¤ Que ce passe-t-il encore ? ¤

Un courant d'air froid accueillit la pensée du soldat du feu, lui causant une chair de poule passagère. La grisaille de l'artère peu fréquentée contrastait avec l'intérieur coloré du Red Crow et ses néons colorés. Néanmoins, hors du bar, les chances de s'échapper des griffes du Glouton ne pouvaient qu'augmenter. En ôtant un papier gras qui s'était collé à sa chaussure, le père de famille avisa le véhicule mal garé à proximité de l'enseigne. Son imposant nouvel ami se tenait à mi-chemin entre l'automobile et son point d'origine, discutant comme des connaissances. Curieux de voir de quelle façon ceux qui voyaient en ce tueur insouciant un allié allaient se comporter, le trentenaire afro-américain resta en retrait, bougeant le moins possible pour ne pas attirer l'attention sur lui. Personne ne parut s'intéresser à qui il était ou pourquoi on l'avait traîné ici, aussi ne prit-il pas la peine de se présenter. Le meilleur moyen de se faire oublier, c'était encore de ne pas se rappeler au bon souvenir du jazzman coupable d'homicide.

Il y avait quelque-chose de rassurant à constater qu'un opinion était partagé par d'autres individus que soi. Une sensation de soutien discrète, tel une approbation tacite encourageant à considérer un avis comme étant le bon, ou le juste. Les deux interlocuteurs motorisés de Coleman confortèrent Lawrence dans ses idées en affichant le même air dérangé et impuissant que lui lorsqu'il s'était rendu compte que les priorités de ce passionné des animaux n'étaient en rien comparables à celle d'un citoyen ordinaire.


¤ Mais les porteurs ne sont pas ordinaires... ¤ Remarqua mentalement le chef de caserne en plissant les lèvres dans un geste trahissant son indécision.

Que Glouton soit un Porteur ne faisait plus de doute. Après avoir vu un cliché de l'homme avant l'explosion, l'évidence sautait aux yeux. De plus, il incarnait le premier véritable Porteur que Lawrence ait jamais rencontré. Qu'est-ce qui ne disait pas que, en sus de leurs capacités surhumaines (lancer des éclairs, voler, etc), les individus « élus » ne développaient pas une forme inconnu d'ivresse mentale, de folie ? Peu de témoignages fiables courraient sur Cole MacGrath, mais on lui prêtait notamment un certain dénigrement à l'encontre d'autrui. L'euphorie du pouvoir touchait les politiciens, les malfrats... Alors qu'ils ne disposaient d'aucun don véritable. Que penser de ceux à qui l'ont accordaient de dépasser les limites imposées aux genre humain ?


¤ Peut-être, mais ça ne change rien pour toi, en définitive. Qu'il ait été un malade avant ou juste après l'explosion n'en fait pas moins une bête prête à tuer à la moindre contrariété. T'as eu de la chance, jusqu'ici, mais ça ne durera pas. Souviens-toi que ta famille veut que tu restes en vie. Penses à Jenny ! Penses aux filles ! Allez, dégage de là. Maintenant ! ¤ Se motiva le trentenaire en surveillant attentivement le groupe de Rôdeurs plus loin.

De chaque côté, des rues et des ruelles desservaient des propriétés, des jardins ou des immeubles abandonnés. Tout ce que le barbu avait à faire, s'était s'éloigner très lentement et s'enfoncer dans le réseau de coursives le plus vite possible. Glouton semblait disposer de sens très développés, puisqu'il avait entendu (ou reniflé ?) l'arrivée de ses camarades bien avant que Lawrence ne l'ait lui-même sentie. Toutefois, une fuite en bonne et due forme restait la meilleure alternative dont le pompier disposait actuellement. Comme pour lui donner un coup de pouce, le hasard voulut que le mangeur de chair humaine se jeta tel un loup affamé à l'intérieur de l'habitacle de la seule voiture du parking, apparemment appâté par l'odeur prometteuse d'une pizza.


¤ L'occasion est trop belle ! ¤

Les Rôdeurs accaparés par les tribulations de l'imposant colosse chauve en mal de nourriture, personne ne remarqua le départ précipité du sportif afro-américain, qui apprécia une nouvelle fois de disposer d'une endurance de marathonien. Bien décidé à mettre le maximum de distance entre lui et l'insatiable amateur de musique, le père de famille s'élança à bonne allure, tout en s'assurant d'adopter un rythme lui permettant de tenir sur le long terme. Bifurquant à la première occasion pour se mettre hors de vue du parking, il s'inséra dans un passage mal éclairé et sinueux. La respiration calé sur deux inspirations, deux expirations, ses foulées l'amenèrent à contourner largement le Secteur Neuf et ses patients en triste état pour adopter un trajet parallèle à l'artère principale. Sans se retourner, le coureur entraîné se prépara à sentir venir son second souffle, un signal demandant à son corps de modifier sa respiration pour une boucle d'une longue inspiration, trois brèves expirations. L'éclairage intermittent de réverbères empêchaient ses pupilles de s'adapter à la pénombre nocturne, le condamnant à n'y voir qu'à cinq mètre. Le mécanisme aérobie de ses muscles, exercé pour fonctionner de manière optimale à cette cadence, récompensa le pompier en ne lui opposant aucun point de côté. Satisfait, Lawrence orienta son itinéraire vers sa maison, miraculeusement épargnée, situé après Pandémonium Halo.
Une benne à ordure couchée sur le bitume l'obligea à bondir par-dessus, chose qu'il fit en se réceptionnant maladroitement. Pour éviter de se faire emporter par son poids, le secouriste accéléra, compensant son déséquilibre par une pointe de vitesse rectiligne. Afin de récupérer la bonne orientation, il traversa ensuite une poignée de petites places parsemées d'âmes en peine déboussolées qu'il ne pouvait consoler, terminant son footing nocturne dans une ruelle familière satellite de la sienne. En sueur, essoufflé et les jambes bouillantes, il se força à continuer de marcher pour ne pas s'arrête brusquement et prévenir ainsi l'apparition de courbatures, pestant à moitié en réalisant qu'il venait de salir sa dernière tenue à peu près propre. Autour de lui, personne, parmi les rares passants, ne s'intéressait à ce noir anonyme dont les vêtements collaient à la peau.


¤ Enfin... T'es toujours en un seul morceau. C'est le principal, je crois. ¤

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