L’explosion de la sphère a passablement désorganisé Casinopolis au point où la cité est à peine fonctionnelle. Le syndicat n’est pas tant une évolution légitime de l’autorité, mais plutôt un consortium de gens déjà influent qui a sauté sur une opportunité et qui essaie d’en profiter autant que possible. Si certains peuvent naturellement se rabattre sur leurs positions originelle pour se subsister, plusieurs n’ont plus rien. Selon Francis, ceux qui sont dans la pire des positions sont probablement les touristes étrangers qui étaient venus avoir du bon temps en allant dans les maisons de jeux et qui sont maintenant prix dans cette zone de guerre sans la moindre famille ou contact. Ils étaient une proie facile pour les arnaques en tout genre avant même que la ville soit isolée et maintenant ils sont tout simplement désespérés.

L’une des choses que ce manque d’organisation a provoquées est que la nourriture devient plus rare. La ville est au beau milieu du désert et donc presque rien ne peut pousser et avec la quarantaine rien n’arrive à travers les routes. Les casinos avaient bien des stocks de nourritures, mais afin d’éviter que toute la population ne les dévore en quelques jours, ils sont maintenant solidement gardés. Francis voudrait bien faire son Robin des Bois et les piliers directement à la source, mais il sentait qu’il n’avait pas encore le niveau pour s’attaquer à tous ceux qui empêchent les désœuvrés de se nourrir. Les supermarchés ont été pillés à la vitesse grand V dès que l’explosion était terminée. Des débuts de solutions ont commencé à poindre leur né à mesure que le temps passe, mais pour l’instant les gens continuent de se battre assez durement pour les provisions qui ont été capables de se conserver jusqu’ici.

Il y a quelques heures de cela, une sorte de bande avait attaqué des campements en bordure de Twilight Suburb, pillant tout ce qu’il avait pu en termes de nourriture aussi rapidement que possible. Francis avait seulement vu la fin de la scène, mais il s’était rapidement mis à la poursuite de ses types, il suspectait qu’un conduit avait aidé à l’attaque. Après un peu de traque discrète, il avait finalement réussi à les trouver en train de faire une sorte d’accord avec un type assez bien chiqué. Soit un type du casino où il travaille pour son compte, mais il avait définitivement des tunes.

Avec toute cette demande et une faible offre le marché noir pour les provisions valaient beaucoup d’argent. Les casinos ont besoin d’être continuellement fournis en provisions pour maintenir l’apparence d’être fonctionnels, mais aussi pour satisfaire leur force de sécurité. Il se maintenant rapproche davantage du château fort que d’un lieu de divertissement. Donner sa nourriture au casino pouvait très bien rapporter. Il se peut aussi que se soit un type friqué qui veut un peu plus de nourriture dans son assiette. Le jeune homme sait toutefois qu’il réussira à stopper ses brigands et ramener les provisions à ceux qui en ont le plus besoin.

Les voleurs et leur client sont quelque part dans une ruelle plus isolée du strip entre deux immeubles qui ont l’air abandonné. Il utilise sa capacité de lévitation pour s’approcher sans faire le moindre son. Il s’approche d’un escalier de secours et commence à le monter aussi silencieusement que possible. Son pouvoir est pratiquement déchargé au moment ou il arrive sur le toit. Il se laisse se recharger un moment et en profite pour observer ses cibles. Les quatre types du vol et le cinquième, l’acheteur.

Francis met son capuchon et ensuite saute du toit du bâtiment. La chute est de quelques mètres donc il utilise son vent du nord pour ralentir celle-ci afin de ne pas se blesser et ensuite il sortit son pouvoir de blizzard et visa autant l’acheteur que les brigands.

Arrivé au sol, il commença à faire un 360 afin de frigorifier le maximum de type autour de lui. Francis se dirigea vers le camion qui contenait les marchandises se disant qu’il avait fait une assez grande distraction et peut-être qu’il pourrait s’enfuir tout de suite.

Il faut aussi dire que malgré ses efforts précédents pour être discret. Francis faisait maintenant un boucan du diable qui allait probablement attirer l’attention des gens autour de lui.

« Ils ont pris la nourriture ? »

« Oui, ils sont venus, ils ont dérobé ce qu’on avait rassemblé. »

Le rôdeur observa le camp de fortune des miséreux de Twilight Suburb avec un air déconfit, n’en revenant pas que des gros durs du Strip à la solde des casinos soient venus ici pour voler le peu de nourriture des gens frappés directement par l’explosion de la métasphère.

Il s’avança au milieu du camp de bicoque en cartons et de tentes aux allures de bidonvilles. Il déambula pendant quelques minutes dans l’immense périmètre de tentes sordides et s’arrêta devant un débris d’emballage stéréo passé à la gomme laque pour résister à la pluie. On avait étendus au-dessus une bâche goudronnée. Il y avait des boîtes de conserves vides tout autour. Le rôdeur qui répondait au nom de Bob Thornton et qui avait 46 ans au compteur, donna un coup de pied dans l’emballage carton. Coleman Masskie en sortit à 4 pattes en tenant une fourchette usagée dans la main dont il se servait pour se curer ses dents d’animaux attachées à son râtelier-muselière. Bob s’écarta, laissant Masskie se relever et ouvrir sa braguette pour uriner juste devant lui.

« Glouton je vais avoir besoin de toi. »

Dit-il d’un ton hésitant. Coleman grogna derrière son râtelier affreux.

« On nous a volé de la nourriture, il faut qu’on la récupère, les gens en ont besoin. »

Plus tard.

La voiture de Bob avait déjà été endommagée par l’explosion de la métasphère et elle était rayée de partout. Coleman était assis à côté de lui et ralentissait la voiture de tout son poids. Les roues patinaient, les jantes touchaient la route. Elle manquait de rendre l’âme à chaque virage. Ils s’avancèrent dans le centre-ville.

« Ça doit être ici, Glouton à toi de jouer. »

Coleman sortit du véhicule en s’étirant et s’avança vers un préfabriqué minable. En dessous d’un rade de locations de smoking pour les joueurs n’en disposant pas pour une soirée au casino. Masskie enfonça la porte d’un seul coup de pied dans la chambranle. Un type à l’intérieur en bermudas et en T-shirt qui avait des genoux cagneux sursauta. Il puait la cigarette et la litière pour chat.

« Qu’est-ce que…mais ! Je… »

Coleman l’attrapa par le cou et le souleva en l’étranglant.

« C’est bien toi le croupier du Riviera ? Celui qui arrête pas de revendre des conserves aux joueurs ? Y’a 5 types qui ont pour habitude de faire tes courses avec ta bouffe qui sont passé dans mon coin pour prendre de la nourriture. »

Il relâcha le croupier qui s’affala à terre. Visez-moi ce cou, une marque de main modèle géant.

« Pitié ! »

« Donne-moi juste la rue. »

« L’angle entre Teamsters Boulevard et Griffith, juste en face du magasin de gnôle qui s’est effondré après avoir reçu une bagnole dans la façade à cause de l’explosion. »

Encore plus tard.

Leur voiture entra dans la ruelle que leur avait indiquée le croupier. Masskie sortit et s’avança intrigué en voyant les hommes congelés. Son collègue rodeur qui arriva derrière lui demanda :

« Glouton ? Pourquoi tu salives ? »

« Ils sont congelés à la bonne température, comme dans une chambre froide ! Ils auront bientôt le même goût qu’une carcasse à maturation une fois qu’on les aura égorgés. »

« Mais Glouton, on ne mange pas les humains ! »

« Pourquoi ? »

Ils s’approchèrent du camion contenant la nourriture volée et croisèrent Reyes. Masskie passa devant lui sans le regarder et s’engouffra dans le camion en bousculant le jeune homme aux pouvoirs de glace. Thornton s’indigna.

« Non Glouton ! Tu ne vois pas que c’est l’un des nôtres ? C’est un rôdeur ! Tu ne le reconnais pas ?»

Coleman n’écoutait pas, il renifla goulument des boîtes de conserves.

« Glouton non ! Ce n’est pas pour toi, c’est pour ces pauvres gens, ils n’ont rien et… »

« Silence ! »

Il referma la porte du camion et prit place sur le fauteuil conducteur avant de démarrer en trombe.

Thornton le visage défait se tourna vers Francis Reyes.

« Je n’aurais pas dû l’amener ici, il devient fou dès qu’il s’agit de nourriture, poursuit le, je ne le peux pas ! Il ne faut pas qu’il dévore tout, il faut ramener ça dans notre quartier ! »

Au début les choses tournèrent un peu mal pour le jeune Reyes. Un type le prit par-derrière et le força au sol. Sa tentative de fuite rapide fut donc un échec et il fut forcé de s’en prendre au reste des types. Le latino était loin d’être un expert au corps à corps, mais tous ceux bénis par la métasphère avaient un avantage presque insurmontable même s’il était entouré. Cette utilisation prolongée de son pouvoir le fatiguait progressivement, mais il maintenait le rythme autant que possible.

Le perturbateur fut d’abord puni par une giclée frigorifiant en plein visage qui permit à Francis de ne pas être dérangé pendant qu’il se relevait. Un des types qui restait s’approcha de lui avec une batte de baseball, mais le jeune fit apparaitre un morceau de glace solide sur sa main pour faire une coupure sur le bras de son adversaire. La surprise et la douleur provoquées empêchèrent celui-ci de pouvoir fracasser l’objet en bois sur la tête de Francis. Une rafale réfrigérante lui régla complètement son cas.

Les choses étaient soudainement devenues très calmes. Pendant un instant il chercha les autres hommes, en particulier l’acheteur, mais il semblait qu’il avait décidé de battre en retraite. Francis sentait un peu de fierté à terrifier ces types, mais les interroger aurait pu lui être très utile à lui et les autres rôdeurs. Au moins, il avait réussi à récupérer la nourriture et il n’avait plus à craindre. Il prit quelques instants justes pour récupérer un peu, les choses ne s’étaient pas vraiment passées pour le mieux, mais il s’en était sorti, non?

Francis s’approcha du camion. Il n’avait pas vraiment d’expérience de conduite, bien sûr il avait un permis, mais c’était pour des voitures. En plus avec les pouvoirs on a plus vraiment besoin de véhicule.

Deux types commencèrent à arriver. Il pouvait en reconnaître un de chez les rôdeurs, au moins au niveau du visage, mais l’autre pas du tout. C’était une sorte d’ours baraqué, difficilement imaginable avant l’explosion de la métasphère, mais avec une apparence tellement « exotique » que Reyes sent qu’il est probablement un conduit. Même si aucun d’entre eux n’avait de pouvoir, Francis aurait hésité à le provoquer. Surtout qu’il semble se faire surnommer glouton, ce qui est tout sauf un bon signe.

Il n’a même pas eu le temps de se préparer au pire que c’est déjà arrivé. Francis Reyes est tout simplement stupéfait par ce qui vient d’arriver. Sa mâchoire tombe un peu et il se frotte la tête. Finalement, les gangsters étaient bien moi pire que ce type venu de son propre camp. Francis pensa baisser les bras tout simplement, il se voyait difficilement être capable de s’en prendre à lui. En même temps, puisqu’il voulait jouer au superhéros, cela signifiait qu’il devait s’en prendre au superméchant.

Il essaya de prendre tout son courage dans ses mains, mais plutôt que d’aller s’en prendre à lui directement. Il passa son bras autour de l’épaule de Bob et s’éloigna discrètement du glouton. Il n’était pas vraiment sûr de ce qu’il allait faire, mais une idée lui était venue en tête.

- Je sais que je dis un peu n’importe quoi, mais voici ce que l’on va faire. Je vais essayer de le provoquer et avoir son attention pour qu’il ne s’occupe plus de la nourriture. Pendant ce temps tu vas prendre le volant du véhicule et tu démarres aussi vite que possible avec un peu de chance, on pourra l’amener loin des conserves. Une fois que tu as assez de distance tu arrêtes le camion, referme la porte et ensuite tu repars directement à Twilight Suburb.

Francis frotta ses mains, toujours aussi incertaines de la certitude de victoire. Il n’était même pas sûr qu’il réussisse à avoir son attention. Il commença à frotter ses mains ensemble et commença à pulvériser du froid sous ses pieds. Le but était de faire une plaque de glace pour le faire trébucher au bon moment. Rapidement il prit la batte de baseball de son ennemi précédent vaincu et il commença à recouvrir l’objet de glace et essaya de le frapper derrière la tête. Il sentait qu’il ne réussirait pas à le rendre knock-out, mais au moins il voulait qu’il se retourne.

Francis grince pratiquement des dents en attendant la réaction de cette brute. Il s’attend presque à ce qu’il explose comme une bombe nucléaire. Dieu sait que c’est possible dans ce monde.

L’habitacle du camion était trop petit pour l’envergure physique de Coleman qui avait eu du mal à rentrer dedans. Le moteur démarra faiblement, dans son rétro, Masskie aperçut un container de poubelles qui allait l’empêcher de faire marche arrière correctement. Il sortit donc du véhicule transportant la nourriture en Grommelant dans sa muselière pleine de dents et contourna le camion pour aller repousser la benne à ordure par la seule force de ses bras. En chemin, il se prit dans la tête le coup de batte de Reyes. Il fut secoué de la tête aux pieds. Sa vision se troubla comme s’il voyait le sol de la rue en deux exemplaires, comme si le coup avait décroché les yeux de son crâne. N’importe qui aurait été assommé sur un coup pareil, mais pas Coleman à qui l’explosion de la métasphère lui avait donné une robustesse hors du commun face aux coups et à la fatigue.

« Toi ! »

Gronda-t-il tout en titubant vers celui qui avait osé le défier.

« Cette nourriture est à moi ! »

Masskie se précipita vers le rôdeur et se retrouva affalé au sol après avoir glissé sur la glace que Reyes avait répandue par terre à son intention avant de l’attaquer par surprise. Coleman se releva avec dextérité en laissant éclater sa rage et courut après Reyes.

« Je vais ronger tes os ! Te briser tes jarrets ! Baffrer ton cœur ! Attends un peu que je t’attrape ! »

Ils passèrent en courant devant les bars du Strip où s’entassaient les couches tard comme le Colony Mojaves Club et le Sugar Hill Lounge. Les clients les observèrent surpris. Ils passèrent devant des sans-abris en train de faire un feu dans un baril en tôle de 200 litres pour se réchauffer. Masskie renversa le fût en les bousculant dans sa course effrénée. Puis il fit un bond animal prodigieux au-dessus d’une voiture qui venait de passer entre lui et sa proie. Coleman retomba sur lui les deux mains tendus en avant, il attrapa Reyes et heurta le mur d’une cahute minable dans la fin d’une impasse d’une rue du Strip, un clapier en parpaing sur des cales en contreplaqué comme on en voyait plein derrière certains casinos. Coleman passa à travers le mur dans une explosion de plâtre et de briques de mauvaises qualités tout en serrant Francis dans ses bras. Glouton se releva du sol en secouant la tête pour se remettre du choc et se débarrasser du plâtre sur son museau de cuir et de canines. La pièce était meublée de banquettes de voitures récupérées sur des épaves. Une dizaine de ventilos allumés faisaient circuler l’air ambiant car il faisait plus chaud ici à cause d’une chaudière en plomb artisanale.

Deux hommes étaient assis à l’intérieur en train de faire une partie de carte sur le fauteuil en cuir d’une ancienne Chrysler. Ils clignèrent des yeux affolés et prirent la fuite rien qu’en voyant l’allure de Coleman qui tenant plus de la bête sauvage que de l’humain, laissait libre cours à sa rage en criant à travers son râtelier-muselière. En se relevant, Coleman fit tomber un ventilateur, le flux d’air souffla vers le plafond, des papillons de nuit qui s’étaient installé en furent tout secoué et voletèrent paniqués autours de Glouton et Reyes. Coleman fixait son adversaire et le provoqua en balançant un cendrier qu’il venait de ramasser sur un autre ventilateur, juste à côté de Francis. Il tomba et son souffle partit vers le fond de la pièce. Une affiche promotionnelle du casino Kennedy’s Palace scotchée au mur s’envola.

Coleman resta immobile et silencieux comme un animal qui s’apprête à bondir sur sa proie dans la jungle, il se jeta sur sa cible comme un fauve en grondant. Il saisit Francis en le soulevant des deux bras et brandit l’infortuné rôdeur au-dessus de sa tête. Coleman exulta d’avoir enfin l’occasion de lui faire mordre la poussière et le balança avec fracas sur le plancher. Il serra son poing et frappa vers Reyes dans une droite plongeante que n’aurait pas reniée un champion du monde des poids lourds. Le poing de Glouton passa juste à côté de la tête du jeune héros en explosant le plancher. Il se retourna pour soulever un siège de voiture et le projeta avec violence en direction de son adversaire. En chemin, l’énorme projectile improvisé défonça des ventilateurs qui furent brisés en un instant. Les pâles de leurs hélices devenues folles jaillirent sous la violence du choc comme des morceaux de shrapnel à travers toute la pièce. Certaines s’incrustèrent dans les murs en un son strident, l’un des éclats écorcha le bras de Masskie qui étouffa un cri de douleur, mais déjà sa blessure venait de coaguler, sorte de régénération accélérée procuré par son pouvoir animal. Coleman entendit le bruit du camion et tournant la tête vers la brèche qu’il avait créée dans le mur, il vit passer le camion transportant la nourriture qui fuyait. Comprenant qu’il s’était fait avoir, il saisit l’un des ventilateurs avec rage et le lança en direction de Reyes en hurlant :

« On n’affame jamais un Glouton ! Tu vas payer ! »

Avec tout le saccage que Coleman avait fait dans leur petite arène de combat, Francis avait réussi à se glisser à environ un mètre de distance du glouton et se redresser. Il avait un peu le dos recourbé et essayait de garder son équilibre. Il reçut le ventilateur au visage, un œil amoché et du sang qui coule du nez, mais aussi beaucoup dans la bouche. Il se sent vraiment comme un ballon de football.

Francis réalisa que même s’il avait réussi a pensé un plan victorieux (ce qui avait quand même du mérite) pour repousser Coleman de sa précieuse nourriture. Il n’avait guère d’idée pour comment le neutraliser. L’idée de se sacrifier pour la cause ne l’allumait pas vraiment, en tout cas, pas aujourd’hui. La prochaine fois qu’il le voit, il amène un steak avec lui pour avoir son attention et l’amener à se jeter en bas d’un pont. Non seulement ce type à l’air de pouvoir le dominer physiquement, mais en fait c’est une certitude. Bien qu’il a réussi à le déjouer sur plan mental, son corps est plein de douleur pour tout simplement après le traitement qu’on lui a fait souffert. Le type n’est pas essoufflé le moins du monde et en plus il se régénère. À moins d’avoir une puissance de feu dévastatrice, il n’a pas de chance.

- Si tu veux de la nourriture, va aux casinos. Comment penses-tu qu’il continue de rouler depuis l’explosion? Ils prennent toute la nourriture en ville et il la stocke dans leur entrepôt. Je te conseille d’oublier les boîtes de conserve destinées aux clodos, au moins eux ils ont encore des réfrigérateurs.

Francis était surpris d’avoir un peu d’espagnol, qui sortait, mais c’était le genre de chose qui lui arrivait avec la nervosité. Il recracha un peu de sang à sa droite. Des bleues et tout un tas d’autres blessures recouvraient probablement son corps. La chaleur ambiante ne le met pas vraiment dans le meilleur des états pour être honnête. Il se doute que la tentation qu’il a donnée au glouton ne comptera pas pour grand-chose au final, mais il s’est dit qu’il a essayé.

En théorie la fuite sera sa meilleure option, le problème est que le type est plus rapide que lui. Bien sûr Francis peut léviter, mais il est plus rapide à pied pour l’instant. Il se sent comme un veau à l’abattoir. Les choses vont plutôt mal parce qu’il sent que même s’il lui a promis beaucoup de nourriture, il croit que son adversaire préférait le dévorer vivant. Francis devait peut-être songer à s’acheter une grenade pour ce genre de situation.

Francis commença à faire une armure de glace autour de sa peau pour sa protection. C’était un peu un minimum qu’il pouvait faire. Il prit une grande inspiration, il essaie de trouver un point faible. La seule chose qu’il peut vraiment voir c’est la muselière. Cela semble être la cible la plus évidente, mais en même temps, il se doute que ça ne sera pas suffisant. Peut-être que la muselière se collerait à peau. Il essaie de faire la décharge la plus puissante possible directement au visage. Francis veut lui faire un iceberg directement dans le visage.

Ce n’est toutefois pas assez pour le jeune homme, il ne sent pas en sécurité, alors il offre le même bombardement aux pieds du bourrin. Il se laisse ensuite tomber vers le bas pour glisser entre les deux blocs de glace qu’il a formés. Sa lévitation lui permet d’agir sans sentir la moindre fiction pour faire une poussée plus raide. Une fois passé le glouton, il s’en va directement à la sortie avant de tirer une seconde fois dans le dos du buffle.

Il considère ses options, il sait qu’il a très peu de temps avant que ce type réussisse à casser la glace. Il pourra essayer de rejoindre le camion, mais cela finirait probablement avec l’autre qui les poursuit tous les deux, donc retourne à la case départ. Francis c’est qu’il n’a pas de temps à perdre, il commence par léviter aussi haut que possible. Ce type ne peut quand même pas voler quand même, quand même.

Malheureusement, pour Francis il arrive uniquement à arriver au toit du clapier. Ce n’est pas vraiment assez pour sécuriser sa situation. Il a un immeuble plutôt proche avec sa fenêtre ouverte. Le jeune homme court sur le toit aussi vite et saute, un petit du vent du nord lui permet de continuer son vol et de s’accrocher à la fenêtre du troisième étage. Après quelques efforts, il finit par rentrer. Il commence à fermer la fenêtre, quand il a un cri poussé derrière lui.

Apparemment, c’est une résidence de squatteurs et il vient de tomber sur jolie femme qui vient de sortir de son bain et qui est recouverte uniquement d’une serviette. Il fait un signe de se taire doucement.

-Calmez-vous s’il vous plaît miss! Je ne suis pas un voleur, j’ai juste besoin d’un endroit où me cacher!

Elle semblait rester en état de choc, pour sa part il alla se placer au sol et se mettre dans un coin dans l’espoir que le glouton ne le voit pas.