Je vais essayer de vous parler de tout ce dont je me souviens, donc ne soyez pas surpris si cela est flou. Je me souviens vaguement d'une femme plus âgée, rousse, comme moi, elle se piquait souvent, elle me criait dessus aussi et je crois qu'elle m'a déjà frappée. Je crois que c'était ma mère. Il y avait aussi un jeune garçon, il semblait être un peu plus vieux que moi, je ne sais pas pourquoi, il prenait tout le temps ma défense, j'aimerais bien le revoir lui, peut-être qu'il pourrait m'aider à me rappeler de mon passé, malheureusement je ne me souviens même plus de son nom, peut-être qu'il est même mort aujourd'hui. Pour ce qui est de mon passage à l’école, d’après les quelques bouts de souvenirs que j’ai, cela ne fut pas des plus heureux moments de ma vie, les autres m’insultaient sans que je sache pourquoi et eux qui semblaient être du personnel, n’étaient pas bien mieux qu’eux, heureusement il y avait souvent cet inconnu qui était là pour se porter à ma défense.


Puis vint le moment de l’adolescence, à vrai dire je ne m’en souviens pas vraiment plus que le reste de mon enfance. Il y avait toujours ses problèmes avec les autres. Cependant, je crois que j’ai eu mon premier petit ami à cette époque, il s’appelait Éric, on s’était embrassé quelques fois et fait des sorties, alors oui on devait être un couple. Mais je ne crois pas l’avoir vraiment aimé, je crois que je voulais juste paraître un peu plus normale. Je crois que je lui ai fait un mal, parce que je me souviens de m’être réveillée dans un lit à ses côtés, il avait du sang sur lui et depuis ce temps il n’a plus jamais voulu me revoir, m’enfin je ne me souviens pas de l’avoir recroisé. Après je me souviens, après avoir pris l’avion, d’avoir été dans un hôpital, j’avais pour chambre une de ses fameuses pièces blanches, il y avait souvent des médecins et des psychologues qui venaient me voir, ou bien que je devais aller voir, ils disaient que j’étais malade et qu’ils essayaient de trouver les bonnes quantités de médicaments qui pourraient m’aider à vivre normalement. J’en ai essayé, je ne sais, pas combien, et même aujourd’hui, je pense qu’ils n’ont pas encore trouvé le bon mélange. Contrairement aux autres patients, il n’y avait personne qui me rendait visite, même pas cet inconnu qui lorsque j’étais jeune était toujours là pour prendre ma défense, peut-être qu’il m’avait oubliée. En tout cas, je crois que c’est là que j’ai ressenti mon premier vrai sentiment, la jalousie, j’étais jalouse de voir que les autres avaient une famille et des amis qui étaient là pour les aider, et qui les attendaient dehors, alors que moi, d’après ce que je me souviens, même ma propre mère ne venait pas me voir. Ce sentiment me faisait peur et je ne savais pas du tout comment le gérer, ce qui me causa parfois des ennuis. Il me semble aussi que par jalousie, j’ai déjà brisé la main d’une autre patiente en fermant une porte sur celle-là, alors que j’avais appris qu’elle allait bientôt pouvoir sortir.

Il y a environ 4 ans, je pus enfin sortir de cette prison, ils n’avaient pas encore trouvé le bon dosage pour ma médication, ils ne le trouveront sans doute jamais, mais ils me jugeaient assez apte à retourner à la civilisation, à la seule condition que je continu de voir mon médecin traitant une fois par semaine. Ils m’aidèrent à me trouver un petit appartement, où j’avais tout l’espace qu’il me fallait. Heureusement, il m’appelait toujours avant mon rendez-vous avant, afin que je ne l’oublie pas, même si selon eux je l’ai oublié une ou deux fois même si j’avais reçu l’appel. En voyant que le retour à la civilisation, ils m’inscrivirent à un programme, dont le nom m’échappe, permettant aux gens comme moi, c’est-à-dire aux personnes avec des problèmes mentaux, de se trouver un travail, j’ai eux quelque petits problèmes avec des employeurs, je ne sais pas pourquoi, ils n’aimaient pas que j’oublie certaines choses ou bien que j’ai frappé quelqu’un, parce qu’il était trop agressif envers un collègue de travail, m’enfin c’est comme ça que je l’ai interprété. Puis j’ai finalement trouvé un bon travail dans un bar du Twilight Suburb, dont le propriétaire s’appelait Henrik. Certains disaient de lui qu’il était arrogant et autoritaire, je ne le vois pas comme ça, je ne sais même pas comment je devrais le voir, mais au moins lui ne me prend pas pour une timbrée finie. Au début j’étais une simple plongeuse, question que je m’habitue à mes collègues et qu’eux s’habituent à moi, voyant que tout ce passait bien, malgré quelques petits accidents anodins je pu devenir serveuse. Heureusement, pour moi les autres étaient là pour me rappeler à l’ordre, par exemple pour pas que j’oublie de servir des clients. Puis il y avait toujours Henrik prêt à intervenir, lorsque j’étais sur le point de mal réagir face à une situation. Puis il y eut la fameuse explosion qui changea la vie de plusieurs personnes et qui par le fait même changea aussi la mienne.